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Une famille à la recherche de ses racines

La mémoire est une affaire de transmission. Elle est donc d’abord une affaire de famille. Mais au Cambodge, il est parfois difficile pour les anciens de parler de ce qu’ils ont vécu pendant le régime khmer rouge. Un comportement qui arrange parfois la jeune génération, qui ne veut pas revenir sur le passé sombre de son pays et préfère s’investir dans son avenir et son développement.
Le fossé qui sépare les générations au Cambodge est parfois tout aussi présent à l’étranger, dans les familles de cambodgiens qui se sont réfugiés puis installés loin de chez eux. Les jeunes nés dans le pays d’accueil ne connaissent pas l’histoire du reste de leur famille. Les grands parents ne racontent pas.
En Belgique, à l’initiative de la jeune génération, une famille a décidé de dépasser ce fossé avec un projet : Partir d’un documentaire sur le Cambodge pour retracer les mémoires de leur famille. Une belle occasion d’ouvrir le dialogue.

 

La jeune génération à la recherche de son passé

L’initiative de mémoire vient des plus jeunes. Nés en Belgique, ils n’ont pas connu l’époque khmère rouge. Ils ne savent pas ce qu’ont enduré le reste de la famille, dont tout le côté maternel a fui le Cambodge à la chute du régime.
Aujourd’hui devenus adultes, les benjamins se sentent impliqués. Ils veulent en savoir et aussi en faire plus.
A la suite de voyages sur leur terre natale, ils créent une asbl : « Samaki » (solidarité en khmer). Leur but est d’ « améliorer les conditions de vie et la formation des enfants du Cambodge ».
Sur le site de l’asbl, ils expliquent leur engagement : « Fille(s) et fils de réfugiés cambodgiens ayant fui le Cambodge sous le régime génocidaire de Pol Pot, nous refusons non seulement d’oublier nos origines, mais nous désirons ardemment agir pour la population cambodgienne qui souffre toujours des conséquences atrocités perpétrées durant cette période de son histoire. C’est au travers de nos expériences tant personnelles que professionnelles, nos retours sur notre terre d’origine, les stages réalisés dans le cadre de nos études, que nous pouvons assurer savoir aujourd’hui que le peuple cambodgien a besoin de soutien et de solidarité. »

Un projet familial

L’idée de docu-mémoire apparaît lors des réunions de famille. Les jeunes voulaient que les plus vieux racontent et écrivent ce qu’il s’est passé. Pourquoi pas sous la forme d’un documentaire ?
Partir d’un fil rouge, l’histoire de leur famille, pour retracer l’histoire du Cambodge.
Partir d’un documentaire sur le Cambodge pour faire les mémoires de leur famille.

Personnage clef dans cette histoire, la grand-mère. Toute sa famille à dû fuir le Cambodge. Très nombreux, ils sont aujourd’hui tous en Belgique et en France. Oncles, tantes, cousins,… Le réseau est énorme. Alors pourquoi ne pas en profiter ?

Le documentaire sera l’occasion pour chacun de raconter, dans le cadre d’une interview, ce qu’il a vécu. L'occasion aussi de réaliser un projet en famille et de souder les liens qui les unissent.