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Rithy Panh, la parole filmée


« Témoin du génocide des Khmers Rouges (1975-79), Rithy Panh signe en 1989 son premier documentaire, Site 2, tourné dans un camp de réfugiés cambodgiens.
Il n’aura dès lors cesse de montrer la tragédie de son pays avec des films documentaires ou encore des longs métrages de fiction, tous largement salués par la critique mondiale.
Pour résister au mensonge et à la tentation de l’oubli, Rithy Panh réalise des films d’une portée universelle. » **


« Je crois qu’on naît réalisateur. La réalisation, c’est une aventure d’enfance…ça ne s’apprend pas » reconnaît le cinéaste arménien Paradjanov.
Ces mots pourraient très bien définir le parcours de Rithy Panh vers le cinéma, devenu pour lui un impératif depuis que sa terre natale a subi la tragédie la plus monstrueuse à laquelle un pays puisse être confronté, un génocide.
 
Rithy Panh est né le 18 avril 1964 à Phnom Penh.
Rescapé des camps de rééducation des Khmers Rouges, il s’enfuit en 1979 en Thaïlande et arrive en France l’année suivante. Il est diplômé de l’IDHEC (institut des hautes études cinématographiques) en 1985.
Son œuvre est imprégnée du travail de mémoire et de la douleur des survivants du génocide.
Il tente de retrouver la culture cambodgienne à travers le cinéma.
Dans une interview en 2005, il affirme qu’ « il s’agit pour le peuple cambodgien de se réapproprier son identité et ses racines".
 
Parallèlement à son œuvre, Rithy Panh a initié la création d’un "Centre de Ressources Audiovisuelles du Cambodge", inauguré en 2006, qui permet au public cambodgien de consulter les archives vidéo, audio ou photographique collectées sur leur pays.
Le Centre a été nommé Bophana en hommage à l’héroïne du film éponyme de Rithy Panh.
 
 

Son œuvre**


1° SITE 2 ( 1989 – 86min )

Dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande, des centaines de milliers d’êtres vivent dans des conditions précaires. Site 2 est l’un de ces camps. En 1989, dix ans après avoir quitté le Cambodge pour la France, Rithy Panh y filme « les détails, les gestes quotidiens, toutes les petites résistances sans lesquelles l’être humain devient une bête en cage – car c’est cela, un camp de réfugiés ».

2° BOPHANA, UNE TRAGEDIE CAMBODGIENNE ( 1996 – 59min )

Bophana était une jeune femme qui résista à la folie des Khmers Rouges en écrivant des lettres d’amour à son mari. Tous deux le payeront de leur vie. Rithy Panh mène l’enquête et retrace son histoire pour l’arracher à l’oubli. Car pour lui, « l’anonymat dans un génocide est complice de l’effacement »

3° LA TERRE DES AMES ERRANTES (1999- 106min )

Des années plus tard, Rithy Panh retrouve d’anciens réfugiés de Site 2. Ils sont devenus des paysans sans terre qui louent leur force de travail sur un chantier d’envergure : la pose d’un cable de télécommunications à travers tout le pays. En creusant des tranchées, c’est la mémoire du génocide qu’ils déterrent.
 

4° S-21 LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE (2002 – 101min )

A la suite de rencontres effectuées sur le tournage de « Bophana, une tragédie cambodgiennes », Rithy Panh filme bourreaux et rescapés du fameux S-21, un centre d’extermination situé au cœur de Phnom Penh, où périrent 17.000 hommes, femmes et enfants. Rithy Panh a voulu que ce film ne soit ni un réquisitoire, ni une reconstitution, mais bien la « restitution de la  mémoire de son peuple ».
 

 

** Copie de la 4ième de couverture du coffret DVD "le Cinéma de Rithy Panh"

Visiter notre galerie photo sur le centre de torture S-21

 

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